Font Et Val - Isabel текст песни

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Isabel se taisait dans un coin de la chambre
Vers quelle aventure folle, vers quel triste neant
Ses yeux quittaient mes yeux et mon c?ur en decembre
Grelottait dans l'attente d'un geste engageant
Isabel, solitude, derriere ses cheveux noirs
Lisait dans les dessins du pelage du chat
Et caressait les livre tous gonfles de savoir
Rien dedans pourtant, qu'elle ne connaissait deja

Isabel etait la, la tete dans mon cou
Au lieu de dire : « je t'aime » elle me disait : « devine »
Je lui repondais d'un baiser sur ses yeux doux
Et je sentais son c?ur battre dans ma poitrine
Isabel du silence, aux musiques mysterieuses
Accrochees de l'enfance aux arbres foudroyes
Lorsque me terrassait cette mort insidieuse
Qui serpente entre desir et realite

Isabel en tailleur, assise sur le lit
Vibrait de tout son c?ur quand nous lisions a deux
Les poetes fraternels par l'amour anoblis
Pauvres transfigures, miserables somptueux
Isabel demi-brume, les soirs d'Apollinaire
Un voyou ressemblait a ton image floue
Un voyou caressant comme une fleur de misere
Frele dans son printemps comme les gueules-de-loup

Isabel amoureuse voguait dans les grands fonds
Lunaire, avec la face glacee pour les adultes
Et l'autre, face brulante de ses seize ans profonds
En bouquet pathetique pour que l'amour exulte
Isabel de la nuit, poete assassinee
Par le monde des hommes qui parlent poesie
Au prix d'une museliere offerte a l'adoree
Desiree puis vaincue, j'ai mal d'ecrire ceci

Isabel me parlait parfois de ses amis
Qui l'aimaient mais qui ne lui ecrivaient jamais
De ses parents, de ses s?urs, de ses freres aussi
Pourquoi les avoir fui si cela etait vrai ?
Isabel de mon c?ur avait besoin d'amour
De serrer dans ses bras, de pleurer de tendresse
De jouer toute la nuit a oublier le jour
Le jour et son mirroir qui renvoie la detresse

Isabel est partie par un soir de novembre
Quand de trop etre ensemble, on en perdit l'envie
Quand une poussiere de mort s'abattit dans la chambre
Quand plus rien ne coulait dans le mitan du lit
Isabel la tristesse, mon c?ur se serre encore
Sur ce quai de malheur, bon dieu qu'il faisait froid!
Ton enfance est restee pareille a l'oiseau mort
Dans mes mains d'enfant triste qui se souvient de toi

Isabel a quittee ce pays embourbe
Ou personne ne comprit son silence hostile
Que juste un peau d'amour, d'amour ou d'amitie
Pouvait briser car sa peur etait bien fragile
Isabel de l'absence, qui est-elle aujourd'hui ?
Je sais que de temps en temps, comme en aparte
On pense l'un a l'autre bien que l'amour ait fui
Laissant les traces d'or de la fidelite

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