Mon pere se leve tot, il prend son cafe brulant
Assis, tout seul, pres du fourneau, le jour vient doucement
La journee sera longue et vide, comme souvent
Il me racontera encore sa vie d'itinerant
Au fond de l'Alabama, comme elle est loin sa terre
Reverra-t-il un jour sa riviere et le Connemara ?
Son pays brule en lui comme un grand incendie dans la nuit
Comme un grand incendie dans la nuit
Ma mere nettoie par terre, courbee en deux, toujours
Par la vie de misere et puis par l'amour
Elle a pleure, elle a souffert plus souvent qu'a son tour
Pour donner a manger au pere aux enfants chaque jour
Au fond de l'Alabama, comme elle est loin sa terre
Ses freres, ses amis, la pluie qui tombe et le Connemara
Elle revoit son pays comme un grand incendie dans la nuit
Comme un grand incendie dans la nuit
Mon pere va parfois, le soir, au billard du coin
Claquer un demi-dollar sans meme un copain
Et lorsque nous sommes jetes comme de pauvres chiens
Du dancing pres de la jetee, le vieux ne dit rien
Il ira demain matin encore au bureau d'emploi
Faire la queue pendant des heures en se demandant pourquoi
Pas de job, pas de boulot, rape, pas pour les Irlandais
Il sera toujours pour ces gens un putain d'immigrant
Au fond de l'Alabama, comme elle est loin sa terre
Reverra-t-il un jour sa riviere et le Connemara ?
Son pays brule en lui comme un grand incendie dans la nuit
Comme un grand incendie dans la nuit
Comme un grand incendie dans la nuit.